Toison d'Or

 

L'écurie Toison d'Or a fêté son 50ème anniversaire en 2003. Un demi-siècle d'existence qui lui permet d'accéder au titre d'écurie royale. Les plus grands noms du sport automobile belge ont écrit les plus belles pages de l'écurie Toison d'Or : Olivier Gendebien , Paul Frère , Gilberte Thirion , Lucien Bianchi , Jacky Ickx, Thierry Boutsen, Claude Bourgoignie, Pierre Dieudonné, Christine Beckers, Jean-Michel Martin, Bertrand Gachot ou encore Eric Van de Poele, pour n'en citer que quelques uns.

Tout a donc commencé en 1953, à l'initiative de quelques membres de l'écurie « Dragons », basée à Gand. Il n'y avait aucun esprit de dissidence, nous nous entendions très bien. Simplement, la plupart des Bruxellois en avaient assez de se 'taper' la chaussée de Gand ; une route mal pavée à l'époque, pour assister aux réunions, se souvient Jean-Marie Lagae, l'un des membres de l'écurie Toison d'Or, présent à l'occasion de sa fondation à Schaerbeek, le 2 décembre 1953. Depuis ce jour, en 50 ans, il y a eu beaucoup de rires et aussi beaucoup de croix, mais c'est le propre de toute écurie.

L'écurie Toison d'Or vit le jour dans les « belles années ». Celles qui précédaient les « golden sixties ». Celles, aussi, surtout, qui suivaient 4 ans d'occupation, 4 ans de guerre. « Nous avions vécu dans un ghetto pendant tout ce temps ! », se souvient Georges Hacquin, l'une des « mémoires » de l'écurie. Début des années 50, beaucoup de jeunes avaient trouvé dans la moto l'opportunité d'enfin mordre dans la vie à pleines dents. C'est dans ce même esprit qu'a été créée l'écurie. En 1952, le sport automobile belge venait de prendre un nouvel essor au travers de la relance des 24 h de Francorchamps initiée par Paul Frère, membre illustre de notre écurie.

Les premières réunions se tinrent au café « Le Commerce », place Liedts, avant de migrer, début des années 60, au local de l'Armée Secrète, rue du Luxembourg. Si les réunions contribuaient bien sûr à créer une ambiance conviviale au sein de l'écurie, il y avait surtout les opérations menées sur le terrain, comme les reconnaissances communes que nous effectuions, de nuit, sur la plupart des parcours de rallyes belges, se souviennent les plus anciens. C'est quelque chose d'essentiel par rapport à ce que nous vivons aujourd'hui. A l'époque, il n'existait pas de pistes de karting, couvertes ou non, et encore moins d'écoles de pilotage. Mais nous n'en avions pas besoin : notre apprentissage, nous l'effectuions quotidiennement sur la route de tous les jours !

A l'époque, la voiture en vogue dont les « Anciens Etablissements d'Ieteren Frères s.a. » (ce fut la dénomination de la maison d'Ieteren jusqu'en 1974…) avaient obtenu l'importation était bien sûr la Coccinelle, d'ailleurs construite sur les chaînes de Forest. « Je vous assure que conduire une Coccinelle dotée de freins à câbles et présentant surtout un carrossage négatif étonnant, valait toutes les pistes savonneuses du monde », sourit Georges Hacquin.

Les premières victoires, les premiers titres commencèrent à tomber au milieu des années 50, plaçant rapidement et régulièrement l'écurie sous les feux de l'actualité. Tous les grands de cette époque-là sont passés par la Toison d'Or. La légende dit qu'on pleurait pour faire partie de l'écurie. Et l'inscription n'était d'ailleurs pas automatique car chaque candidature devait être soutenue par deux parrains…

Bien sûr, ce succès suscita parfois certaines jalousies : On nous taxait souvent d'être une écurie de riches, se souvient Hacquin en rappelant encore que de nombreux grands industriels, comme la famille Boucquey, Remordu et plus tard, Beurlys, ont également roulé aux couleurs de la Toison d'Or.

Pendant ces grandes années, qui allèrent jusqu'au début des sixties, la Toison d'Or était également connue pour bien d'autres choses, se souvient l'intarissable Georges Hacquin. Ainsi, quand un importateur lançait un nouveau modèle, il passait par nous pour organiser l'événement. Ce fut le cas notamment avec Ferrari, Alfa Roméo, BMW, Borgward, DKW, Renault, Volvo, Saab et autres Wartburg. La Toison d'Or fut également la première écurie à avoir des contrats avec des fournisseurs pétroliers comme Shell ou BP.

L'écurie Toison d'Or fut également l'instigatrice et la créatrice de challenges prestigieux qui ont pour noms : challenge Martini, Lucas-Girling, Le Soir, Lucien Bianchi.

Voilà pour les origines d'une écurie qui, dès ses premières années d'existence, vécut également les plus grandes pages de son histoire. Avec les années, et aussi en fonction de l'évolution des compétitions automobiles, le rôle d'une écurie comme la Toison d'Or a quelque peu changé. Si les reconnaissances communes font par exemple bien partie du passé, les membres les plus actifs de l'écurie se plaisent toujours à se rencontrer afin d'échanger les dernières anecdotes et autres nouvelles du milieu. Avec le temps, la convivialité qui règne au sein de l'écurie ne s'est certainement pas étiolée. C'est grâce à celle-ci que le passage de témoin entre les « anciens » et les « nouveaux » continue à se faire, plongeant l'écurie dans son rôle essentiel : participer à l'essor du sport automobile pour tous.

Nicole Jamar (Administrateur/membre active du club jusqu'en 2004) ici à Spa Francorchamps 1958

Nicole Jamar Noël 2008

 

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